Conseils pour peindre ses émotions

Je voudrais revenir sur les couleurs et les émotions en vous précisant quelques manières d’aborder ces exercices. Il est important de ne pas interpréter la forme que vous leur donnez. N’allez pas faire de la psychanalyse sauvage en cherchant des complications là où ce n’est pas la peine d’en trouver.

D’une part la psychanalyse n’est pas pour tout le monde, d’autre part il n’est pas nécessaire et surtout pas conseillé de réveiller des archives sans un thérapeute à vos côtés. Si vous êtes fragile, fragilisé, ne vous aventurez pas à faire ces exercices seul(e) ou en tout cas, n’interprétez pas et ne tirez pas de conclusions sur ce que vous avez peint.  Ici, il s’agit vraiment de lâcher vos émotions et d’observer ce que vous avez voulu dire ou ce que l’émotion dit. Quelle est sa forme, l’épaisseur des lignes, quelles couleurs vous avez utilisées, laquelle est vive, opaque…

Il s’agit d’extérioriser vos émotions et de tenter de ressentir ce qui se passe en vous sur l’instant où vous peignez.  Surtout ne laissez personne faire une interprétation, car elle émanera de sa logique et n’aura sans doute rien à voir avec votre ressenti qui peut changer au quotidien pour la même émotion. S’il est possible que l’on vous dise “telle couleur me fait penser à telle émotion”, il ne faut pas tirer des conclusions sur votre peinture et votre ressenti. Vous devez vous exprimer avec votre choix de couleurs pour vos émotions. Si, par exemple, vous avez utilisé du rouge pour la joie, personne n’a le droit de vous dire que votre joie est colérique sous prétexte d’associer la couleur rouge à la colère. L’exploration de vos émotions n’appartient qu’à vous et à un thérapeute si vous le décidez.

Imaginez vos taches de couleurs comme des personnages qui dialoguent ensemble. Que se disent-ils ? Imaginez que vous êtes ces personnages. Exprimez vos sensations. Ne les interprétez pas. Par exemple pour la joie, vous avez utilisé deux couleurs. Demandez-vous ce qu’est la première couleur, puis ce que représente la deuxième couleur. Que ressentez vous en les observant ? Chaleur, froid, bien-être…  Utilisez le “je” pour parler de ces couleurs. Imaginez être tour à tour les couleurs et dites “je ressens ci ou ça, je suis cela ou ceci”. Si vous n’avez utilisé qu’une seule couleur, faites dialoguer les lignes, les points… Si jamais vous vous sentez mal, arrêtez et tournez-vous vers un art-thérapeute ou un psychothérapeute, ne restez pas dans la détresse. N’allez pas trop loin seul(e), pas la peine de faire remonter des mauvais souvenirs.

Par contre, si au travail votre collègue vous casse les pieds, prenez un moment pour lâcher votre émotion sur un bout de papier. Ce qui compte  est d’exprimer votre perception de l’instant, peu importe la forme que vous lui donnez. Ensuite, inversez votre point de vue négatif en point de vue positif. Ne prenez pas contre vous ce qui a été dit. Si l’on vous dit “tu es trop lente”, votre première pensée peut être “je ne suis pas efficace”. Vous devez alors faire barrière à cette émotion négative en disant : “non c’est lui qui est trop speed ; il généralise ; je vais centrer la discussion sur le travail, pas sur la rapidité d’exécution de ce travail, puisque ce n’est pas la qualité de mon travail qui est remise en cause. Et même si j’ai été trop lent(e) sur ce point, vite et bien cela n’existe pas. Par ailleurs je sais aussi être rapide quand il le faut. Qu’est-ce qui me prouve que parfois ce n’est pas l’autre qui est lent, très lent parfois ?”

Peignez de nouveau votre émotion, si vous avez le temps durant votre travail, ou refaite une pause WC, allez boire un verre d’eau et profitez-en. Si vous êtes très en colère, une fois chez vous, n’hésitez pas à jetez la couleur sur une toile ou une grande feuille de papier (protégez votre sol etc. avant). Cela vaut mieux qu’une dispute, et ne vous auto-critiquez pas trop durement. Ne soyez pas votre propre ennemi(e), car si un ami ou une amie venait vous voir pour vous raconter un fait désagréable, sans aucun doute lui conseilleriez-vous en étant objectif  sur le sujet, alors faites de même pour vous, ne réagissez pas sous le coup de l’émotion.

Je vous donnerai des références de livres utiles dans un prochain article qui traitent de la confiance en soi et du développement personnel par l’art.

5 thoughts on “Conseils pour peindre ses émotions

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