Sea art 1briefing

Pour vous plonger dans le contexte, la dérive situationniste consiste à mettre en mouvement le contexte urbain et transformer la ville en une expérience vécue. Les cartes psychogéographiques des situationnistes désorientent dans l’espace parisien. Ces situationnistes que je vais nommer les “dériveurs” partent de la dérive en mer pour déambuler dans Paris. Ne confondons pas la dérive avec la déviation du compas et la Déclinaison magnétique où l’on perd 7 min par an. La dérive entre en jeu avec le vent et le courant pour la route de fond du voilier. L’on part d’un point A pour aller à un point B. Si l’on trainait l’ancre du voilier l’on verrait la trace du chemin parcouru dans le sable. C’est  ce que l’on nomme la route de fond, il s’agit de la vraie route parcourue par le voilier. Si l’on ne tient pas compte de la dérive causée par le courant et levent qui nous pousser ailleurs l’on va se retrouver en B’ et louper la Corse. C’est un peu bête. Alors pour compenser l’on va effectuer une route surface qui va aller contre le courant et le vent. Par exemple vous faites cap à 90 ° et le courant vous pousse vers le haut, soit un cap à 85°. Pour compenser cette perte, au lieu de naviguer à 90 vous aller orienter le navire à 95 pour contrer ce courant qui vous pousse vers le haut et être certain d’atterrir au 90. Cela vous évite de vous prendre les rochers et ne craignez pas le large, le courant vous ramène sur la côte de toute manière. Mais avant de vous lancer prenez des cours de voiles!

Donc Guy Debord part de cette dérive maritime pour effectuer ses dérives dans Paris, mais sans compenser le courant. Il part d’un point A, et se point A l’emmène vers un point B puis C etc. sans logique de l’itinéraire puisqu’il s’agit de l’état l’affectif du lieu qui le pousse vers un autre lieu, d’où des dérives psycho géographiques. Même s’il décide d’aller à B, c’est en fait toujours b’ (prime) qui  aura raison puisqu’en cours de route, les marcheurs situationnistes vont au grès du vent et du courant soit de leurs rencontres. Ils construisent des situations, des ambiances singulières, liées au décor urbain qu’ils traversent, se questionnant sur l’influence du terrain sur l’affectif ou l’humeur de l’individu. La carte “the naked city” est composé de collages de lieux parisiens qui n’ont rien à voir avec leur coordonnées réelles mais partent de l’itinéraire. Ce n’est pas une ligne continue que l’on aurait tracé sur le plan vrai en fonction de notre parcours, mais une carte qui prend forme à partir de notre point de départ, par exemple site 1  Beaubourg puis site 2 la bute aux cailles etc qui vont recréer une carte de Paris en fonction ou qui est fonction de l’itinéraire. Mais Est-ce vraiment cela ou l’auteur de la carte a-t-il procédé par effacement des territoires inconnus, non visités, non traversés, ne gardant ou mettant en avant le lieu parcouru ?

https://www.lecfc.fr/new/articles/204-article-7.pdf

 

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On peut même imaginer que les flèches rouges sont identiques au flèches des courants de marée. Plus la flèche est épaisse plus le courant est rapide. La carte met évidence le rythme de la traversée de Paris et les distances. Ces flèches peuvent matérialiser une circulation dense, une rapidité de la marche, la vitesse des transports, des quartiers vide ou la foule, le monde.

Dans ces plans urbains sont imaginés les “cartes trajets” de chacun à partir de son logement à son lieu de travail, à ses amis, ses sorties etc.

Cette dérive situationniste part en quelque sorte des déambulations racontées par Aragon dans Le Paysan de Paris.

Cette manière de faire des mondes sera reprise par le groupe Stalker. Ce groupe réalise des marches dans des lieux abandonnés, des terrains vagues qu’ils traversent et reproduisent par le biais de cartes. Le territoire est peint en bleu et les terrains sont en jaune. L’on voit ainsi se dessiner une nouvelle conception de la ville et de l’espace.

Quelle vue possède-t-on de sa ville? Reste-t-on dans son quartier parce que l’on y travaille ou bien s’en éloigne-t-on par obligation de travail, activité diverse, et a-t-on ainsi une vision diversifiée de sa ville?

Avec tout ça comment transformer la navigation en œuvre d’art? Que devient le plan d’eau?

à suivre…

 

 

 

 

 

 

 

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