Voiles en océanie partie I

L’Océanie se divise en  en quatre secteurs:

  • la Mélanésie à laquelle se rattache l’Australie et la Nouvelle-Guinée
  • la Polynésie
  • la Micronésie
  • l’Indonésie et les Philippines, Bornéo, l’Inde, Madagascar, les Comores

Sur leurs pirogues ils participent aux échanges commerciaux et fondent des traditions navales propre à leur géographie, leur culture.

 

A l’origine de l’Océanie on pense que les actuelles îles de la Mélanésie étaient reliées à l’Australie. Les îles indonésiennes étaient reliées à l’Asie.

Les populations se dispersèrent en trois directions:

  • l’une à l’Est vers la micronésie et Hawaï
  • l’autre au Sud-Est vers les îles Cook, les Marquises, Tahiti, la Nouvelle Zélande
  • une troisième vers le Nord de la Nouvelle Guinée formant la Mélanésie

Avec eux naissent la voile triangulaire polynésienne, la voile tahitienne, mélanésienne, la voile papillon, la lougre indonésienne, les voiles au tiers…

 

Polynésie

Ici l’on trouve différents types de gréements:

  • la voile hawaïenne
  • la voile polynésienne triangulaire
  • la voile latine polynésienne
  • la voile Pakapuka
  • la voile tahitienne
  • la voile mélanésienne au Tuamotu
  • la voile micronésienne

Les pirogues sont dotées d’un ou de deux balanciers parfois doubles avec deux coques amphidromes c’est-à-dire qu’au lieu de virer de bord la pirogue navigue dans les deux sens.

La voile hawaïenne est montée sur des pirogues à balancier simple sans contre-balancier et sur des pirogues doubles. Elle n’est utilisée qu’au portant jusqu’au 17e siècle. Sa forme est un triangle déformé en demi-cercle.

voile hawaïenne

 

La voile polynésienne triangulaire était la plus répandue.

voile ploynésienne triangulaire

voile polynesienne

la voile latine polynésienne n’a sans doute aucun lien avec la méditerranée. On la trouve sur les pirogues monodromes (navigant dans un sens) et amphidromes (navigant dans les deux sens, on déplace la voile d’avant en arrière)

voile latine polynsienne

 

Micronésie

Cette voile triangulaire est hissé en haut du mât à bras d’homme, le mât est ensuite incliné sur l’avant, retenu par un hauban amuré en arrière et au vent. Cette voile s’est répandue jusqu’aux Fidji. Le changement d’amure s’effectue en pivotant le mât. L’influence micronésienne s’introduit en Mélanésie, au Fidji, à Tonga, aux Samoa, les îles Pins, la Nouvelle-Calédonie, les Nouvelles Hébrides. Les proportions de la voile vont varier selon leur usage et la région.

Dans les mers houleuses la voile est large et courte pour que la vergue ne tempe pas dans l’eau.

Dans les mers abritées la voile est allongée en dépassant parfois la longueur de la pirogue. Ces voiles étaient utilisées pour des courses de vitesse par gros temps.

Mélanésie

Cette voile diffère de sa cousine micronésienne dans la disposition de la vergue supérieure, maintenue verticalement et parallèlement à un petit mât ajouté au gréement équipé de trois haubans.

 

Indonésie

Partons à la rencontre des voiles aux Philippines, à Bornéo, aux îles des Célèbes, aux îles Moluques, aux îles de la Sonde, à Java, Sumatra et l’ancien Empire Srivijava.

A Bornéo il y a des trirèmes. Ce sont de grandes pirogues d’une 30 de mètres et 5 mètres de large à trois ponts avec un équipage d’une 40 de pagayeurs. Elles sont gréées de deux mâts haut et de deux voiles carrées.

Aux îles Célèbes les pirogues sont à rame et à voile ou uniquement à voiles. Le mât tripode et la voile de lougre fut remplacé par les philippins par un mât unique et souple, une grand voile haute à livarde avec un foc à l’avant. A Java les coques ressemblent étrangement à une influence des vaisseaux hollandais du 18e siècle remise au goût de la culture indonésienne. La voile servait à la fois de voile axiale et de voile latérale. Les voiles étaient trapézoïdales à corne à bordure et bord d’attaque libres.

L’île aux épices est monopolisée par les arabes dont le trafic marchand  est prépondérant en Océan Indien. Les pirogues de 6 – 10 mètres à double balancier gardent leur gréement traditionnel proche de celui des Philippines. Mât tripode commun à toute l’Indonésie orientale auquel est suspendue une voile à la vergue supérieure retenue par la vergue inférieure. La voile de type lougre indonésienne n’est pas transfilée.

Aux Philippines la voile livarde semble être importée par les Espagnols. La voile est rectangulaire parfois transfilée sur un gui (vergue bôme) vertical parallèle au mât. Le mât est en bambou. Le gui peut aussi se retrouver sur la chute de la voile en même temps que sur son guindant, la bôme est à bordure libre.

A côté de ces voiles axiales l’on rencontre des voiles tiercées sans livarde. Sur les pirogues de cabotage la voile est lattée pour faciliter la prise de ris et ressemble aux voiles des jonques chinoises.

Les îles de la Sonde sont le carrefour entre les îles océaniennes, Java et la Malaisie. Le gréement est à mât unique souple avec une voile axiale à livarde longue à bôme libre. Le foc est transfilé sur l’étai et relié un bout dehors. Ce type de positionnement de voilures ( grand voile et foc) rappelle nos futurs gréements.

La forme de la voile en triangle arrondi et demi cercle incurvé fait penser à la forme  d’un spinnaker dont on aurait inversé le sens. Le point de drisse vers l’étrave et la bordure devenue la chute.

Toutes les variations de pirogues sont sans doute dues à l’influence de Java d’où ont émergé les migrations océaniennes car l’on retrouve des racines communes en linguistique malaise, mélanésienne et polynésienne.

Dans le jeu des voiles on retrouve le principe de la cheminée (un jeu  entre les écoulements des fluides entre les voiles) pour mieux avancer au près.

 

 

 

 

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