Voiles et matières

 

Pour réaliser une voile l’on va utiliser différents types de tissus selon la voile (spinnaker, grand voile et voiles d’avant) et selon le type de programme que l’on a prévu pour sa navigation : croisière ou régate. Le grammage des voiles jouera en fonction d’une voile pour le petit temps ou pour la navigation par gros temps.

Il existe quatre variétés de voilures : les fibres, les tissés, les laminés, les membranes qui se composent de fils, de fibres ou de tissuss où l’on rencontrera des compositions en polyester et ses dérivés, en aramides, en polyéthylènes, en nylon, en carbone.

Pour naviguer les régatiers utilisent de nombreuses voiles en fonction des différents types de temps qu’ils vont rencontrer lors de leur course. Le plaisancier, quant à lui, a un jeu de voiles plus réduit pour son programme et peut avoir des voiles intermédiaires.

Les voiles d’avant se composent du foc, de la trinquette qui se situe entre l’étai et le foc. Le clinfoc se situe au-dessus du foc. Pour les navires utilisant les trois comme les goélettes style Pen Duick III on aura ainsi une trinquette, un foc et un clinfoc.

L’on a aussi dans la garde robe du voilier pour les voiles d’avant une voile Inter, un Solent (voile fine et élancée, au creux avancée pour un bon équilibre dans la brise), un Code O (utilisé par les coureurs, un gennaker (même style que le Code O, il se situ entre le spi et le génois), et un Génois. La plus petite voile d’avant est le tourmentin pour les tempêtes.

Une seule Grand Voile.

Différents spinnakers selon le type de temps. un spi pour le petit temps, un spi pour le gros temps.

 

LES DIFFERENTES MATIERES :

 

  • Les Fibres :

Parmi les fibres qui composent les voiles les matériaux utilisés sont : le Nylon, Le  polyester, les aramides, le Spectra, le Vectran, le carbone.

Moins le matériau s’allonge à l’effort meilleure sera la transmission de la force vélique du bateau. La voile conservera mieux sa forme. L’utilisateur gagnera une maîtrise accrue sur les réglages.

 

  • Le Nylon

Le Nylon est un polyamide découvert en 1931 et fut commercialisé dans les années 1950. Son appellation vient de la contraction des premières syllabes des lieux d’origines de ses inventeurs: New York et Londres dont on a extrait NY et LON pour former le mot Nylon.

Il s’agit d’une matière avec un faible module d’élasticité, ce qui rend la voile très élastique. Le module d’élasticité désigne la résistance à la déformation.  Ce matériau ne peut donc être utilisé que pour les spinnakers qui leurs offre une bonne résistance à la rupture. Ce relâchement rend la matière inapte aux voiles de près.

Très sensible à l’humidité la voile peut s’allonger de  3% et réagit comme un hygromètre. Elle plisse et se tend en fonction du taux d’humidité. Ne présentez JAMAIS un spi humide à la jauge !

 

  •  Le polyester : Dacron / Tergal, Vectran, Pentex

Le polyester a été découvert en 1947 en Angleterre et a été perfectionné aux Etats-Unis sous le nom de la marque Dacron chez Dupont de Nemours. En Angleterre l’on parle de Tetylène, en France chez Rhodiacéta on le nomme le Tergal, au Japon il s’appelle le tétoron, en Italie on le retrouve sous l’appellation térital et en Allemagne pour ne citer que ces pays on le nomme le Trévira.  

Polyamide et polyester sont issus du pétrole et sont réalisés de manière similaire. Le polymère est fondu à 290°, puis propulsé à plus de 16 mètres / seconde dans une filière d’où il ressort sous la forme de minuscules filaments. Il faut plusieurs dizaines de fibres pour former un fil. Le Polyester est une toile constituée d’un assemblage croisé de fils  longitudinaux que l’on appelle “la chaine” et de fils transversaux que l’on nomme “la trame”.

Il s’agit d’un fibre peu couteuse, résistante aux UV, à l’abrasion, au pliage. Son module de fibre très faible ne permet pas une utilisation de cette matière pour les voiles de régates (hormis quelques spis).

La fibre PEN doté d’un haut module est utilisé dans la réalisation de Pentex pour la confection des taffetas.

 

 

  • Les tissés:

Les voiles tissées sont des tissus issues de fibres entrecroisées (trame et chaîne) dont on définis le poids en “Once” soit 43g/m2.

On utilise du 8 once pour un génois d’un 40 pieds destiné à la petite croisière. Pour la grande croisière on préférera un grammage de 9 ou 10 onces.

Un spi de 0,5 once pèse 30g/m2. On utilise un Nylon de 0,5 once pour les spis léger et 0,75 onces pour des spis polyvalents. le spi lourd d’un Figaro pèse 1,5 once.

Le Dacron

Les voiles de près sont composées de polyesters tressés dont le Dacron désigne la marque. Pas très cher, il dur longtemps mais se déforme rapidement. L’on peut utiliser du Dacron double pli pour avoir de meilleures performances. Ce tissu est utilisé pour la grande croisière où la durée de vie de la voile prime sur sa déformation.

 

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Pentex

Le Pentex est un dérivé de la fibre Pen. Il est tissé ou laminé. Plus performants que les polyesters classiques il est utilisé pour la régate.

 – Le Vectran

Le Vectran est un dérivé du polyester et possède un haut module, proche de celui du Kevlar. Il cesse de se dégrader au bout de  400 heures d’exposition aux UV et est utilisé pour les voiles du Vendée Globe en complément d’aramide ou / et de carbone.

 

  •   Les aramides : Kevlar, Twaron et Technora

Les aramides regroupent les matières en Kevlar, Twaron et Technora. Le module du Kevlar et du Twaron est cinq fois supérieur au polyester, tandis que le Technora est plus faible que le Kevlar. Le Kevlar et le Twaron sont très résistants au pliage et élastiques. Le black Technora est associé au carbone.

 

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Le Spectra

Connu sous le Dyneema, le Spectra fait partie de la famille des polyéthylènes. Malgré un haut module la fibre a tendance à s’allonger. Elle est utilisée pour les grandes unités de croisière.

 

 

 

  •  Le carbone

Le carbone présente le module le plus élevé. exceptionnellement rigide et résistante aux UV mais très cassante aux pliures. Elle est utilisée pour la régate où l’on change souvent de voiles et l’on doit éviter le faseyement.

 

  • Les laminés

Le laminé emprisonne les fibres entre les parois constituées de film polyester de type Mylar ou taffetas. Leur résistance est dans le sens de la chaîne. Des fibres secondaires apportent une résistance dans la biais de la trame.

On choisira un film selon l’usage de la voile. Soit un taffetas de chaque côté de la voile désigné par double taffetas ou taffetas/taffetas, ce qui offre une résistance mais augmente son poids. Ou deux Mylar désigné par  l’appellation film/film, mais la voile gagne en poids et perd en longévité et en tenue de forme.

Un bon compromis est d’utiliser une lamination film/taffetas.

Les laminés se présentent sous frome de rouleaux que l’on découper et assembler en orientant les fibres dans le sens de l’effort, pour les coupes triradiales.

 

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  • Les membranes

La membrane garantit une grande stabilité de forme car les fibres sont orientées dans le sens des efforts qui s’exercent sur chaque point de la voile.

Ici on ne parle pas de grammage mais de DPI “denier per inch” qui représente la densité de la voile. Mais chaque voilerie possède son propre code de mesure, ce qui ne permet pas un comparatif.

On distingue les membranes à panneaux, les D4, les Trilam, le Fusion M.

– La membrane à panneaux est découpée et assemblée par collage.

– La D4 est réalisée en quatre étapes :

  • Préparer les films, pré assembler le Mylar et le taffetas.
  • Le dessin du bureau d’étude répartit les charges dans la voile. Ce dessin va permettre de pré imprégner les fibres de résine sur ces marquages
  • La membrane est écrasée sous vide par une pression de  800 kg.
  •  Un rouleau compresseur vient ensuite écraser et chauffer l’ensemble.

– Le Trilam

Le Trilam consiste à réduire la quantité de matière plastique pour augmenter le ratio fibre/plastique.

Le Trilam n’utilise qu’une seule couche de film sur laquelle sont déposées les fibres. L’ensemble est recouvert par un voile très léger de polyester conçu pour cette usage. Les fibres qui reprennent les efforts sont tendues afin d’être totalement rectilignes. La voile est ensuite laminée et écrasée par un rouleau qui la chauffe.

– La fusion M

La réalisation de  la fusion M est similaire à la fabrication du D4.

Les fibres sont préimprégnées de résine, déposées sur Mylar ou tafetas. On applique ensuite une grille de fibre pour reprendre les efforts secondaires. La compression est exercée par le faseyement de la voile afin d’augmenter sa durabilité.

Les voiles fabriquées d’une seule pièce sont réalisées en volume par le bais d’un moule en trois dimensions mais la méthode de réalisation est confidentielle. L’on peut néanmoins distinguer la 3DL, la 3 DI, le Tritanium et l’EMT qui sont des membranes à fibre continues.

4 thoughts on “Voiles et matières

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