A good day for loosing the blues

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Antifer vent sud est 3 à 4 mollissant 2 à 3 dans l’après-midi.

Acrylique sur spi

 

Aujourd’hui la sortie en mer rimait avec l’ineffable du temps. Petite houle, petole, pas un souffle d’air, un air de printemps le 29 novembre. Une mer bleu avec un air de Calvi ou de Proprian’. Au loin, des risées  nous donnent l’impression que du vent va rentrer mais en allant les chercher celles-ci tels des mirages, s’éloignaient au fur et à mesure que le voilier voulait les rattraper pour faire gonfler le spi.

Le voilier dérive via le courant, les odeurs de gazoil pour sortir de la molle et ne pas finir sur les rochers commencent à me donner un semblant de mal de mer… Je risque la figure de vent debout. Mais il fait beau, et la température printanière me fait ôter mon ciré. Sous le vent on tente de faire contre gîter le voilier pour l’aider à glisser sur l’eau.  Au loin d’autres voiliers nous donnent la sensation d’avoir du vent avec des spis gonflé. Mais ce n’est qu’un souffle momentané. En réalité ils font du sur place et les voiles ballons se dégonflent les unes après les autres.  La semaine dernière était identique sous un ciel gris. La semaine d’avant la sortie rimait avec brume et espace surréaliste sous un ciel noir.

« Siffle gabier, siffle doucement, pour faire venir le vent. Mais sitôt la bise venue, gabier ne siffle plus. »

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Tout cela est-il du à Corus et Aquilon ?

Je ne vous présente plus Borée, Cécias, Apéliotes, Euros, Notos, Lips, Zéphyr et Sciron que vous pouvez contempler sur la tour du vent à Athènes :

Borée, vent du Nord, tient une conque entre les mains. Cécias, vent de nord-est, porte un bouclier de grêlons. Apéliotes, vent d’est, possède des fruits et des céréales dans un pan de sa robe. Euros, vent de sud-est, retient sa robe avec sa main. Notos, vent de sud, déverse un vase rempli d’eau. Lips, vent de sud-ouest, agrippe de ses mains l’ossature d’un bateau. Zéphyr, vent d’ouest, a des fleurs dans un pan de sa robe et Sciron, vent de nord-ouest, s’aidant d’un chaudron annonce le début de l’hiver.

Eratosthène, qui divisa l’horizon en 8 secteurs, composa un calendrier  saisonnier des vents :

Le lever des Pléiades apporte l’été avec l’Auster, un vent de sud, dont l’opposé est le Septentrion. Les Aquilons reçoivent alors le nom d’étésiens. Ils sont suivis par les Austers jusqu’à l’arrivée de l’Arcture, onze jours avant l’équinoxe d’automne. Commence alors le Corus, vent de nord-ouest, qui donne le signal de l’automne. Son opposé est le Vulturne. Quarante jours après cet équinoxe, le coucher des Pléiades ouvre l’hiver, c’est le temps de l’Aquilon d’hiver dont l’opposé est l’Africus. Le Favonius est un vent de sud-ouest qui adoucit le ciel hivernal ; son opposé est le Subsolanus.

A l’époque d’Aristote l’on pensait que les vents étaient contenues dans des outres qui se déversaient du ciel. Tout le moyen âge est traversé par l’idée que les vents sont dans des réservoirs. Dans les allégories les vents font sortir leurs principes d’eux-mêmes.

Dans la mythologie nordique, quatre nains : Nordri, Sudri, Austri et Westri étaient chargés de soutenir les coins du firmament. Sous le règne de Charlemagne (768-814), les marins se servaient de mots flamands Nord, Est, Sund et Oëst afin de désigner les quatre points cardinaux. Les navigateurs portugais adoptèrent ce système dès le XVIe siècle.

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Sur la plupart des portulans, le Nord est indiqué par un « T » pour désigner le Tramontane. L’identification du vent par le biais des noms des dieux grecs change dans le courant du Moyen-Âge, où de nouveaux noms, dérivant des régions géographiques, font leur apparition. Les marins méditerranéens nomment le vent de Sud-ouest le Libeccio, nom dérivé de « Libye ». Le vent de nord-est devient le Greco, et le vent du Nord le  Tramontana, le vent qui « traverse les montagnes », d’où l’usage du « T » pour indiquer le Nord et le haut des cartes. Garbin est un vent de sud-ouest soufflant de juin à septembre. Le Gharbi (ou Garbi-n-), le Chergui, vent d’Est, l’Harmattan alizé continental de nord-est soufflent respectivement sur les côtes Marocaines au-dessus du Sahara, transportant le sable du désert et les pluies rouges de l’autre côté de la Méditerranée ou vers Madère.

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La variation des différents vents peut dépendre de la région, selon que cette dernière est peu ou beaucoup venteuse, sans pour autant corroborer leur nombre.

En Bretagne, par exemple, il y a peu de noms de vents et pourtant la région est venteuse. La transcription des vents correspond aux points cardinaux : on rencontre  le Sterenn venant du Nord, Retter soufflant de l’Est, Su la brise qui part du Sud, et Kornaouleg ou Kornog, les Zéphyrs arrivant du Ponant. Les quatre intervents s’appellent Biz (NE), Gevred (SE), Mervent (SW)« suroît le doux, quand il se fâche est le plus fou » , et Gwalarn (NW).

En Provence, il y a une multitude de vents qui varient selon la saison, leur force et leur direction. Chaque zone possède son nom spécifique parce que les vents méditerranéens surviennent dans des conditions particulières contrairement à l’Atlantique. Les vents locaux se disent de bien des manières différentes, les marins n’ayant pas tous le français pour langue maternelle. Un même vent peut avoir plusieurs noms selon que l’on est de Marseille, de Nice ou de Corse. Les Marseillais disposent d’une trentaine de termes pour désigner tout ce qui souffle. Gargau, en dialecte occitan de Nice, désigne le vent « grec », le greco, que l’on nomme le grégal en Catalogne et le grécale en Corse. La galerne au pays basque désigne le gwalarn de Bretagne et le Noroît en Normandie. Ce vent de nord-ouest, froid et humide, souffle en rafale avec son cortège d’averses. Le Mistral (vent de nord à nord-ouest) se décompose en Mistralet (petit mistral) et Mistralot (vent d’Ouest). Ces diminutifs n’ont en commun que la direction du nord et ne correspondent pas à la situation isobarique du mistral.

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En Patagonie et sur la cordillère des Andes, souffle le Williwaws, un vent à grain très violent qui descend jusqu’au détroit de Magellan et remonte jusqu’aux côtes nord-ouest de l’Amérique du Nord. C’est en mer d’Egée qu’a été conservé le plus grand nombre de noms de vents. Hyppalus, navigateur marchand sous Tibère, a donné son nom à un vent : l’Hippale, la mousson indienne. Il utilisa ce vent régulier, soufflant du Sud-Ouest ou du Nord-Est en mer Rouge vers les Indes. Les Arabes appelèrent cette mousson Mausim (la saison).

En Chine et chez d’autres peuples, comme les Indiens d’Amériques (Sioux, les Apaches), les quatre points cardinaux sont représentés par des couleurs. En Chine, on retrouve le blanc pour l’Ouest, le noir pour le Nord, le rouge pour l’Est et le bleu pour le Sud, avec une cinquième couleur, le jaune pour le centre de la terre. Couleur que l’on retrouve chez plusieurs autres peuples qui utilisent les couleurs pour leurs roses des vents, souvent associées aux quatre éléments.

 

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Le vent arrive, il s’est réveillé à force de parler de lui pour passer le temps. Nous pouvons enfin voguer sans galère, un spi tout gonflé, un voilier bien gîté au près.

Ca matin avant de partir

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cette après-midi une fois rentrée

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