Dans l’ article « comment classer les couleurs de la nature à la palette » dans la rubrique histoire de la couleur, je vous ai parlé des couleurs dans la nature, de la nomination des couleurs et de leur place dans la société selon les révolutions techniques, les découvertes scientifiques aussi bien physiques que chimiques qui permettent de classer les couleurs sur la palette et sur les étoffes. Car peintres et teinturiers n’ont pas les mêmes propriétés chimiques, on peint ou l’on teint. A une certaine époque, il n’est d’ailleurs pas possible de teindre une étoffe en vert.
La teinte verte est très difficile à obtenir, très difficile à conserver. Le vert vire au vinaigre, au glaucos. Donc au 17e et 18e siècle, l’on peint les étoffes en vert. Au théâtre, comme dans les peintures de la Renaissance par exemple, les personnages ont un rôle défini par la couleur. On reconnait le personnage et son caractère, ses qualités par la couleur. Le vert est ainsi la couleur contrariante pour les personnages qui doivent s’en vêtir. Les teinturiers ne peuvent obtenir une teinte verte et l’on peint l’étoffe de « vert de gris ». Or ce « vert de gris » est vénéneux et il est certain que ce vert est toxique et que des acteurs sont sans doute morts en la portant, ou même les teinturiers en fabriquant la teinte verte, peut-être des spectateurs en regardant, ou les protagonistes sur scènes en respirant des particules de vert. Vous voilà rassuré, vous pouvez porter du vert. Toutefois attention, au même titre qu’il y a quatre saisons, il y a quatre saisons de couleurs et les couleurs qui vous iront le mieux seront celles qui dépendent de votre saison de naissance.
Vous avez déjà fait l’essai, parfois la couleur que vous portez est tellement forte que vous ne vous voyez plus et vous compensez comme vous pouvez pour ne pas être effacé par la couleur. Parfois la couleur vous rend blême, vous vous trouvez mauvaise mine. Parfois la couleur est trop claire et vous rend incolore. Cela est dû principalement parce que vous avez porté une couleur à contre-saison.
Essayez de repérer les différentes gammes ou octaves de couleurs selon les saisons. Vous verrez qu’en hiver les couleurs sont plus froides, sombres, en automne elles seront de la couleur des feuilles qui jaunissent, au printemps la couleur renait de l’hiver, elle est claire et s’éclaircie en été. Certains vous diront même qu’en été les couleurs tirent vers le gris, qu’il y a du gris dans chacune d’elle. Apprenez à bien scruter les couleurs, faites-vous un nuancier et regardez vos proches, vos ami-e-s, copains et copines, collègues de travail. Quand vous trouvez que la couleur qu’ils portent est en parfait accord avec eux, que vous trouvez le ton de la saison à laquelle se rapporte leur couleur, demandez-leur leur saison de naissance. En principe vous ne devriez pas vous tromper. Et c’est un gain de temps pour acheter des vêtements, en offrir, être en harmonie avec ses fringues ou jouer volontairement sur une couleur à contre-saison.
Vous pouvez le constater facilement si vous allez à un cours de danse ou de gym hebdomadaire en vous regardant dans la glace dans la salle bien éclairée. Vous arriverez à très vite classer votre garde-robe ; )