Marques Spéciale, balises jaunes
« On avait le « bleu Klein » maintenant nous avons le « Jaune Sylvia » ! »
« On a un peintre qui fait du noir et vous vous faites du jaune ».
« Les rouges sont jaunes, les jaunes ont rouges, magnifique » Je reviendrai !
« Wouah, de toutes les expos que nous avons vu vous êtes la plus coloré. C’est la plus sympa. »
Voilà quelques- unes des expressions entendues par les visiteurs venus voir l’exposition.
Le Jaune surprend. Si quelques-uns pensent que c’est la couleur des étagères de leur cuisine ou que cela ne va pas avec un intérieur Normand, jaune est quand ma couleur spéciale préférée.
Dans cette exposition j’ai présenté différentes phase de mon travail. Non pas une rétrospective ou un best off, mais un peu comme un pianiste à un concert qui joue ses morceau du nouvel album et quelques morceaux des albums précédents pour nous emmener en voyage avec lui.
C’est un peu ça « la couleur nécessaire » et « Amer chemin maritime et langage pictural ».
L’exposition n’a pas un sens chronologique. L’entrée est au milieu du bâtiment. Deux salles à droite. Deux salles à gauche. Quatre univers à parcourir dans la couleur des balises, des photos, des voiles peintes, des voiles de spinnakers tendues sur châssis, de la photo tendue sur châssis, des voiles coupées à la forme d’un châssis mais non tendues dessus. Des monochromes, des couleurs assemblées, des compositions de petits châssis regroupant voiles et photos. Des univers géométriques, des univers où des mots nous indiquent des lieux dits en mers, des mots qui interpellent ou plutôt des noms, des toponymes, pour identifier une balise et son danger dont elle veut nous préserver.
« Basse Jaune », sur fond rouge, « Rouge de Glénan », sur fond jaune.
« Le coq et la fourmi » résonne comme une fable de La Fontaine.
« Bréhat » et « Kergadec », une toile sur châssis, un voile libre nous font entrer dans l’univers des feux de nuit et les couloirs de navigations nocturnes, quand seul deux points colorés, visibles sur un arc, nous informent de l’écueil, et de l’eau saine.
Marques spéciales, balises jaunes ou trois jaunes différents tant par les couleurs que par les techniques, huiles, acrylique et gouache.
Le coq et la fourmi, bâbord, tribord
Etonnard, balise tribord
Ouessant
Grand largue sous les étoiles
Une Salle présente les voiles libres avec des couleurs et des formes. Qu’est-ce donc ? Il s’agit de la météo et des cartes de la force des vagues, les cartes de l’état de la mer, où celle-ci se transforme en une histoire de personnages. La carte et la météo ont finalement disparu pour laisser la place à une histoire de formes, de génie de la mer. Sommes-nous dans la carte ? Et quelle carte alors? Un « terre-itoire », ou plutôt un « mer- itoire ». Ou bien le conte des légendes de la mer où dragons et monstres des abysses sortent pour une danse. Le visiteur est enveloppé dans la couleur et se crée son histoire. Si je vois une théière, d’autres y voient une sorcière prenant son envol. Mer agitée, Mer forte, Très forte, grosse, très grosse, énorme. Mer calme, ridée, belle, peu agitée. L’échelle de Douglas se voit accordé de couleurs propres à chaque site météo. La couleur fondamentale qui donne le ton est ici l’orange. Parfois le vert trouvant son équilibre entre le bleu et le mauve. Ce qui m’intéresse dans ces cartes de l’état de la mer, ce sont les formes qui naissent et jaillissent selon le temps qu’il fait, selon le vent qui souffle. Un jour en lisant un livre, sur les nuages je crois, l’auteur posait la question si la météo et la technicité pouvaient encore poétiser l’espace, alors que l’on sait le ciel vide et non peuplé d’êtres sortant d’une outre pour souffler l’air. C’est cette poésie que je recherche, celle où les yeux dans les nuages on se prend à rêver les formes des cyrrus et des cumulus. Les formes qui jaillissent dans les cartes des images satellites. Ces formes qui parfois sont effrayantes, où je crois voir sortir des dragons crachant sur la terre ou voulant l’avaler. Dans cette série « état de la mer » l’on voyage comme dans le « bateau ivre de Rimbaud ou comme dans « 20 000 lieues sous les mers » de Jules Verne.
Dans la dernière salle, un peu de figuratif. « Dragon leaf », « cachalots » et « poisson lune ». Une vague témoignant d’un coup de vent dans le Golfe de Gascogne.
« Needles » les aiguilles de l’île de Wight sur carte marine
« Vigilance » signal fluvial, huile sur voile d’avant.