Comment communiquer encore avec les couleurs ? Dans l’article « Communiquez avec les couleurs« , je vous ai parlé des gammes de couleurs utilisées dans la signalétique pavillonnaire maritime. Et bien, cette manière de communiquer existe dans toute signalétique. Chaque panneau sur la route vous informe d’une tenue à suivre, mais il s’agit aussi d’un tableau et d’un langage pictural. Pour poursuivre cette idée dans le domaine maritime qui est ma spécialité, je voudrais vous parler du langage des balises.
Pour ceux qui sont totalement néophytes en la matière, en mer, vous rencontrez un système de balisage en sortie et en entrée de port. Ce sont des bouées, ou des tourelles vertes et rouges qui représentent la gauche et la droite. Vert Tribord et Rouge Bâbord.
Une astuce mnémotechnique : « ba si rouge » à gauche qui est la contraction de bâbord, cylindre rouge.
Pour la droite et la couleur verte, vous retenez « tricot vert » qui vient de tribord, cône vert.
Vous vous demandez peut-être à quoi est dû ce cône ou ce cylindre ? Une balise se présente sous différentes formalisations entre le jour et la nuit. De jour, elle se présente par sa couleur, une forme en tête de balise que l’on appelle un fanal qui est soit un cône, soit un cylindre ; pour d’autres balises ce sont des boules ou des triangles, ou un X.
marque spéciale danger isolé marque cardinale, ici Sud = danger au nord
La nuit, les balises se reconnaissent par leur rythme lumineux, rouge ou vert pour bâbord et tribord et blanc pour toutes les autres balises. C’est à leur rythme et nombre d’éclats que vous les reconnaitrez. Il existe trois rythmes : isophase, à éclat et à occultation. Le rythme isophase comporte une durée d’obscurité égale à la durée de la lumière. La durée de la lumière est plus longue dans le rythme à occultation qui occulte le noir de la nuit. Le rythme à éclat est un rythme dont la lumière est plus courte que l’obscurité.
Vous allez aussi rencontrer des feux scintillants, des feux fixes, des feux alternatifs…
Revenons aux balises vertes et rouges dont le système est divisé en deux zones. Aux Antilles, le système s’inverse, rouge est à droite et vert est à gauche. Avant de partir faire votre tour de monde, vérifiez bien si vous êtes en zone A (Europe, Afrique, Océanie, une certaine partie de l’Asie) ou B (Amériques, Japon, Corée du Sud et Philippines).
Avant que le système s’universalise, les affaires maritimes avaient pensé à un système rouge et vert la nuit pour bâbord et tribord tel qu’on le connait aujourd’hui, mais à l’aube les couleurs s’évanouissaient ou changeaient de côté. Vert passait à gauche et rouge devenait une balise noire. Inutile de vous dire les échouages qui ont dû se produire entre le jour et la nuit et les confusions gauche/droite…
Donc rouge à gauche et vert à droite. Mais dans quel sens naviguer ? Comme en voiture pour la France. Votre bateau est équipé de feux verts et rouges à gauche et à droite, pour le reconnaitre de nuit et savoir de quel côté il fait route. Si vous voyez les deux couleurs c’est qu’il est face à vous. Attention à la rencontre frontale.
Quand vous sortez du port, retenez « vert sur rouge », c’est-à-dire que votre côté tribord doit être du côté de la balise bâbord rouge. Quand vous rentrez au port, votre côté tribord sera du côté de la balise verte.
En fait rouge à gauche et vert à droite, c’est en entrant dans le port que ces deux couleurs seront alignées sur votre gauche et sur votre droite. Lorsque vous sortez du port, la couleur verte tribord se situe sur votre gauche et vous naviguez sur la droite, comme en circulation routière.
La signalétique du balisage n’est pas identique à celle des phares à feux à secteurs directionnels blanc, rouge et vert ou à feux d’alignement.
Allez visiter tous les phares sur les côtes, riches d’un grand patrimoine historique qu’il faut conserver.