Conçus pour le petit temps et le vent de travers, la voile latine est une voile adaptée pour la navigation en groupe car elle demande une certaine habileté au cours des manœuvres ne pouvant guère se réaliser en solitaire…
Le gréement latin est composé d’un mât vertical, ou légèrement incliné vers l’arrière dont la voile triangulaire est enverguée sur une antenne. Une antenne composée de deux espars : le car et la pena. Le car est un espar fort qui est placé en bas, la pena est espar souple qui est vers le haut. Dans pena on retrouve d’ailleurs le mot penn la tête.
Le car et la pena se croisent et sont liées entre eux par deux roustures que l’on nomme les enginhas.
Le gréement latin naît en méditerranée durant l’antiquité et se généralise à la fin du Moyen âge. L’on dit souvent que cette voile est apportée du golfe arabique au VIIe siècle. Ne nous y méprenons pas, le gréement “à la morisque” devenu le “gréement latin” nous entraine sur une mauvaise piste. En effet, sans doute ne faut-il y voir qu’un gréement “à la latrina” c’est-à-dire un gréement triangulaire.
Brésil, Tunisie, Cap Vert, la voile latine y demeure un outil de travail, conservée de Valence au Roussillon. On retrouve une voile ronde en Catalogne et une voile pointue en Provence. La voile est un triangle rectangle dont l’envergure (l’hypoténuse) est égale à une fois et demie la longueur du bateau.
Le gréement catalan place toute sa force dans la grand voile, la “mestre”. Le gréement provençal fractionne la voilure entre la mestre et les voiles d’avant focs et polacres, foc latin la poulacro.
Si la voile est sous le vent du mât, l’on navigue “à la bonne main” la bona, si au contraire la voile porte sur le mât, l’on navigue “à la mauvaise main ” la bruta.