De Cherbourg à Saint quay Portrieux
A la base, je devais naviguer en Mai, de Douarnenez à Lorient. Mais la météo n’était vraiment pas bonne. Alors Mathieu m’a dit de reporter pour une meilleur navigation. Je pense qu’il est resté sur mon mal de mer de Pen Duick VI. Les marins du Vendée globe, présent me disent que c’est une temps très facile. Hum, J’ai déjà traversé le Golfe de Gascogne par 10m de creux durant trois jours. Mais j’avoue ne pas trop avoir envie de me faire secouer.
La dépression n’est as terrible, la mer grosse, traverser le raz de Sein va être costaud. Bon je reporte ma confrontation à la tempête. Qui s’achève, certes, le départ a d’ailleurs ete reporté de plusieurs jours. Hum. Bon allez, ils vont venir à Cherbourg, ce sera bien aussi. Si c’est pour être malade.
Bon je regrette un peu. Mais le secouée, on verra cela plus tard. Nous sommes donc en juin maintenant, Les Pen Duick arrivent à Cherbourg. Ce n’est plus le même équipage que pour Rouen – Cherbourg sur le VI.
Et il est vrai que cette navigation est bien plus confortable qu’en Mai. Mais début mai il ne fait jamais beau, comme si le printemps se confrontait à l’hiver. La saison ne démarre que mi mai. Mais comme dit l’adage, à la mi mai fait ce qu’il te plait.
Sur cette traversée, il fait beau et chaud, la mer est calme, le vent absent ou pas trop là en début de navigation. Nous voilà partie. Les 2 marins avec une sacrée gueulle de bois. Je pense que leur soirée a durée un peu trop longtemps au Yacht Club. Oups.
« Tu pourras barrer » Oui Oui pas de soucis. suis un peu venue pour barrer.
Nous quittons Cherbourg et traçons notre route. Cardinale 1, cardinale 2 , pour longer le long de la côte jusqu’au raz Blanchard. De loin l’île d’Aurginy apparait dans la brume.
C’est bien la première fois que je fais un direct Cherbourg Bretagne, d’habitude, on attend la renverse a Aurigny, ou Guernesey, ou on fait 2 escales. Là c’est mieux.
Comme d’habitude, je demande le quart de nuit. Je pars dormir au coucher du soleil et je me dis que j’ai demandé le quart trop tard ou trop tôt car je loupe le coucher magnifique du soleil que Mathieu me fait remarqué. Bien rouge. Mais en fait, je vous raconte ce souvenir et je ne sais plus trop quand j’ai été dormir. Nous sommes en Juin, et le jour dure assez longtemps. Il me semble qu’en prenant mon quart, il m’indique Jersey derrière nous et ses belles lumières. Je me suis peut-être réveillée au coucher du soleil. Pour entrer dans la nuit.
Pas grave.
A l’intérieur de Pen Duck III, le moteur ronfle et se trouve au centre des banettes. Ca va pas être simple de trouver le sommeil avec ce bruit.
Je prends mon quart à la relève et me retrouve seule à la barre. Je contemple la pleine lune qui nous accompagne par cette nuit calme. De loin je vois une suite de lumières rouges fixes. Qu’est-ce donc? Un navire, la terre, des éoliennes ? On ne sait pas. Mathieu me dit de le réveiller si on approche trop près des lumières. Bon.Ce ne peut pas être un navire de toute façon, je ne connais pas ce signal lumineux. Sans doute des éoliennes.
Le 2 marins du bord dorment bien. Je vois la lune changer de distance et me demande si mon quart ne dure pas plus longtemps que prévu. Malin j’ai pas pris ma montre, et je suis en T shirt. Je commence à avoir froid. Mon bras commence lui aussi à fatiguer. Bon ben tant pis va falloir les réveiller.
Un may day retentit soudain et réveille tout le monde en sursaut. DRIING DRRING MAYDAY MAYDAY MAYDAY, homme à la mer. A tout les bateaux sur zone.
Nous sommes encore loin, ou un autre bateau communique se dérouter.
Je passe la barre, le capitaine confus, de m’avoir oublié. Moi j’étais bien, seule avec la lune. Allez j’ai du barrer une heure de plus. Merci pour votre confiance capitaine.
Je retourne tenter de dormir avec le bruit de ce moteur qui tourne. Le vent commence à arriver. Soudain, j’entends du bruit sur le pont. » Ah mais on est arrivée. »
« Oui on t’a rien dit, car tu as barré bien trop longtemps, alors pour l’arrivée on t’a laissée dormir. »
Sympa. Les Pen duick sont amarrés. Accueillis par le VII qui nous a devancé, enfin je sais plus trop. Mais il me semble. Nous échangeons sur cette traversé avec le pleine lune qui a poétisé la nuit.
Le matin, ce sont les chaluts qui poétisent la nuit.
Journal de bord juin 2014